20 septembre 2013 - Cérémonie de remise de l’insigne de Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur à Madame Betty WIEDER

C’est avec beaucoup de plaisir que mon épouse et moi vous recevons en Préfecture à l’occasion de cette cérémonie de remise de l’insigne de Chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur à Madame Betty WIEDER.

Une telle cérémonie est toujours un grand moment.

C’est un moment de solennité où la République honore l’un de ses enfants, c’est un moment d’émotion et de reconnaissance pour le récipiendaire, pour sa famille, pour sa ville de Périgueux et pour son département de la Dordogne.

Nous entourons Madame Betty WIEDER pour saluer son combat contre toutes les formes de racisme.

Madame WIEDER, ce combat s’illustre par votre implication au sein de l’association des Fils et Filles de déportés juifs de France, au sein de l’association Yad Vashem et depuis 1997 au sein de la section de la LICRA que vous avez créée en Dordogne.

Ce combat, vous l’exprimez aussi à travers les témoignages et les actions que vous menez inlassablement au titre du nécessaire devoir de mémoire.

Depuis 2008, vous amenez bénévolement des lycéens et des collégiens en voyage dans les camps de la mort pour en faire des passeurs de la mémoire.

Afin de prévenir les dérives et les actes racistes sur le terrain, comme celui du sport par exemple, vous vous engagez au sein des clubs dans le cadre d’un partenariat avec le comité départemental olympique et sportif de la Dordogne et avec le district de football.

Vos interventions auprès des joueurs et des arbitres sont connues et reconnues.

J’ai la fierté d’avoir signé avec vous en juillet 2012 la convention de lutte contre le racisme et l’antisémitisme qui lie l’Etat en Dordogne à la LICRA.

Cet accord illustre parfaitement le rôle de l’Etat en matière de cohésion sociale, puisqu’il permet de mettre en commun nos ressources et nos savoir-faire, à travers la formation des forces de l’ordre, l’information et le soutien des victimes par la mise en place d’un guide juridique et d’une veille téléphonique au sein de la police et de la gendarmerie.

Quand souffle l’esprit de la haine, avivé ici par les intégrismes, alimenté là par la peur et l’exclusion ; quand à nos portes, certains groupuscules, certaines publications, certains enseignements se révèlent porteurs, de manière plus ou moins ouverte, d’une idéologie raciste, nazie, antisémite, alors l’esprit de vigilance qui nous anime doit se manifester avec plus de force que jamais.

Vous savez mieux que quiconque, Madame WIEDER, qu’en la matière, rien n’est insignifiant, rien n’est banal, rien n’est dissociable.

C’est à ce moment là que nous devons redoubler d’effort pour faire vivre nos valeurs républicaines « liberté, égalité, fraternité ».

Les valeurs n’existent que dans et par l’engagement que nous prenons à les faire exister. Les braises qui couvent sous la cendre attendent toujours le souffle que nous pouvons leur donner et sans lequel elles mourraient à petit feu.

De tout cela, nous  prenons conscience au quotidien grâce à l’énergie, au travail et à la détermination de Madame Betty WIEDER.

Recevez, Madame, mes très sincères félicitations pour votre nomination au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur.

Cette distinction vous honore, elle honore aussi votre famille et la Dordogne à laquelle vous êtes si attachée.

Elle est à la fois la marque de la reconnaissance de la République, du respect que nous portons à votre combat contre le racisme et l’antisémitisme et des remerciements que nous vous adressons pour les immenses services que vous rendez à notre jeunesse.