10 janvier 2014 - Discours à l'occasion des voeux aux corps constitués

Mis à jour le 29/11/2016
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10 janvier 2014 - Discours prononcé par M. Jacques BILLANT Préfet à l'occasion des voeux aux corps constitués.

Allocution prononcée par M. Jacques BILLANT,
Préfet de la Dordogne,
à l’occasion des vœux aux personnalités
Vendredi 10 janvier 2014

Seul le prononcé fait foi

Je suis heureux de vous accueillir, avec mon épouse, avec le Président du Conseil Général et Madame GOMARD, sa compagne, et de vous souhaiter la bienvenue dans votre préfecture, pour notre troisième cérémonie commune des vœux aux acteurs de la vie politique, administrative, judiciaire, religieuse, économique, sociale et associative du département.
Vous nous faites l’honneur d’être à nos côtés au moment où débute l’année 2014 et je veux d’abord vous présenter nos vœux les plus sincères de bonne et heureuse année, pour vous et vos proches.
Mon épouse et moi sommes Périgordins depuis deux ans et demi. Nous avons pleinement conscience de vivre dans un environnement privilégié et je fais miennes ces déclarations d’Henry Miller dans son livre le Colosse de Maroussi : « La Dordogne, c’est la terre d’enchantement que les poètes ont jalonnée et qu’ils ont seuls le droit de revendiquer. L’approximation la plus voisine du paradis sur le chemin de la Grèce. Le paradis des Français, mettons : histoire de faire une concession. Un paradis de fait dont la réputation doit remonter à des milliers et des milliers d’années».
Henry Miller rajoutait : « Rien ne m’empêchera de croire que si l’homme de Cro-Magnon s’installa dans le coin, c’est qu’il était extrêmement intelligent et que le sens de la beauté était en lui très développé ».
J’aime la Dordogne, parce que la Dordogne a beaucoup d’atouts et l’état d’esprit et le sens de l’accueil des Périgordins ne sont pas les moindres.
L’amour incommensurable que vous portez à votre terre et à la chose publique, au point de l’ériger en art de vivre, est une source d’enrichissement pour le Préfet que je suis.
Je veux aujourd’hui vous en remercier et vous dire combien je suis sensible à l’accueil chaleureux que vous me réservez à chacune de nos rencontres sur le terrain.
Je constate à chaque fois combien vous vous investissez au quotidien pour accompagner et défendre les intérêts de notre département, même s’il est parfois difficile de faire des choix qui garantissent l’unanimité.
J’espère que de votre côté vous avez pu trouver en moi, en chacun des membres du corps préfectoral et en chacun des chefs de service de l’État, des interlocuteurs et des partenaires à l’écoute, attentifs à vos projets et à vos préoccupations.
Le sens de mon engagement à vos côtés depuis deux ans et demi n’a pas varié : tout faire pour satisfaire les attentes terriblement fortes que vous et nos concitoyens exprimez en matière de sécurité, d’emploi, de cohésion sociale, d’aménagement du territoire et même, tout simplement, de mode de vie.
Aucune de ces exigences ne nous permet le moindre relâchement.
L’État exprime et met en œuvre la volonté nationale et l’intérêt général, pour garantir et faire vivre au quotidien la cohésion sociale et territoriale.
C’est une tâche lourde, exigeante et passionnante qu’il n’a pourtant pas vocation à assumer seul, car nous n’avons pas d’autre choix que de trouver des solutions ensemble pour répondre à ces enjeux.
Tous les autres acteurs publics, toutes les forces de la société civile doivent être partie prenante dans le cadre d’un dialogue empreint de respect mutuel.
Je veux vous remercier, Monsieur le Président du Conseil Général, et vous toutes et tous, d’avoir fait en sorte que cela soit le cas tout au long de l’année 2013.
En vous présentant mes vœux pour la nouvelle année, je ne peux ignorer les difficultés auxquelles est confronté notre pays, tant la crise se révèle plus longue et plus profonde que prévue.
Nous en avons payé le prix en 2013 avec une croissance faible et de nombreux plans sociaux. La Dordogne n’a pas été épargné.
Le Président de la République a réaffirmé combien l’état même du pays justifiait les efforts demandés aux Français, en étant conscient de ce qu’ils représentent, en étant conscient que les résultats sont forcément toujours trop longs à apparaître.
Pour autant, il nous faut avoir conscience des réformes importantes qui ont été engagées pour rétablir nos comptes publics, améliorer la compétitivité des entreprises, moderniser le marché du travail, consolider nos retraites, refonder l’éducation de nos enfants.
Mais nous devons aller plus loin et aller d’initiatives en initiatives pour remonter la pente économique, raffermir le lien social et redonner confiance à nos concitoyens dans les atouts et les capacités de notre Nation.
« La France a tous les atouts pour réussir. Nous sommes un pays d’invention, d’innovation, de création dans tous les domaines ».
En le réaffirmant, le Président de la République a fixé aux services de l’État une feuille de route claire et ambitieuse.
Il s’agira pour nous en 2014 d’améliorer la vie quotidienne des Périgordins dans tous les domaines : le logement, les transports, la consommation, la solidarité. Il s’agira d’ouvrir de nouveaux droits pour établir l’égalité entre les femmes et les hommes et permettre à notre société d’accompagner le grand vieillissement. Il s’agira de préparer l’avenir et notamment celui de nos enfants à travers l’école de la République.
Il s’agira enfin de tout faire pour améliorer nos performances économiques.
Et tout cela, nous devrons le faire en développant notre réactivité, notre rapidité et notre capacité d’anticipation.
Le premier de nos objectifs sera l’emploi.
Le chômage, même si sa progression a été enrayée et si la tendance est encourageante, est encore à un niveau trop élevé.
Il nous faudra donc accélérer et amplifier la reprise économique qui s’annonce en Europe, par l’investissement. De sa vigueur dépendront le volume des embauches et le niveau de la croissance. C’est le sens du pacte de responsabilité que le  Président de la République a proposé aux entreprises : alléger des normes, comme le coût du travail, avec en contrepartie des emplois supplémentaires et un meilleur dialogue social.
Je souhaite que nous nous engagions pleinement dans cette démarche avec les chefs d’entreprise périgordins et les syndicats.
L’emploi, c’est aussi la compétitivité et l’attractivité.
Nous devons faire venir davantage de touristes dans le département. C’est le sens du grand projet Lascaux 4 notamment, tant nous sommes persuadés que nous devons être aussi un lieu où la consommation des ménages s’ajoute à celle des touristes venant chez nous pour acheter nos biens et nos services.
L’emploi, c’est encore la simplification pour la création d’entreprise, pour les conditions d’activités des TPE et des PME Petites et moyennes entreprises.
Ce sera une attention constante de ma part.
L’emploi, c’est enfin la formation : le projet de campus de la formation professionnelle de Périgueux et Boulazac doit donner un nouvel élan en la matière, comme a déjà su le faire la plate-forme de formation aux métiers du bâtiment ancien à Sarlat.
Le second objectif est celui de la réduction des déficits publics. C’est à la fois un enjeu de liberté pour ne pas dépendre de l’extérieur pour le financement de nos emprunts et un enjeu de pouvoir d’achat pour stabiliser le niveau des prélèvements et à terme réduire les impôts dans le cadre de la réforme fiscale.
Le programme d’économies concernera l’État qui doit montrer l’exemple, mais aussi les collectivités locales et la sécurité sociale.
Il s’agit là d’un chantier inséparable de celui de la modernisation de l’État, de la simplification administrative, de la déconcentration des décisions et de la nouvelle étape de la décentralisation qui va s’ouvrir avec une clarification stricte des compétences et de nouveaux transferts de responsabilités.
Il s’agit là d’un chantier qui nous mobilisera dans les prochains mois, Monsieur le Président du Conseil Général et Mesdames et Messieurs les élus.
Le troisième objectif, c’est la transition énergétique. C’est un enjeu écologique, économique et industriel. Il s’agira donc pour nous d’accélérer l’application du programme de rénovation thermique dans les logements, d’augmenter la part du renouvelable et de préparer la transition.
Nous avons des atouts en la matière.
C’est ainsi en Dordogne que le Président de la République a présenté ses ambitions pour le développement de la méthanisation en France.
Le quatrième objectif concerne bien sûr l’aménagement de notre territoire et le partenariat avec les collectivités locales.
En ce début d’année 2014, nous allons inscrire notre ambition pour la région et le département dans le contrat de plan État-Région, auquel seront associées toutes les collectivités qui le souhaiteront.
Ce contrat doit définir la stratégie d’investissements que nous voulons pour couvrir à l’horizon 2020 les enjeux essentiels de notre région et notre département : je pense bien sûr déjà aux infrastructures numériques, aux hôpitaux, à l’accès sur l’ensemble du territoire, sans obstacles financiers, à des actions de prévention et des soins de qualité, au financement de la transition énergétique et de la rénovation thermique que je citais précédemment, aux infrastructures de transport, au logement.
Nous aurons l’occasion d’en débattre avec le Préfet de Région lors de sa venue en Dordogne sur le sujet le 3 février prochain.
La réussite de ce chantier repose sur notre capacité à définir une stratégie partagée de développement pour la Dordogne, et surtout, sur votre capacité à dégager un consensus sur la vision que vous avez du département à l’horizon 2020.
Je vous fais largement confiance pour concrétiser ce consensus au moment des choix décisifs pour notre département.
Au-delà de ces 4 objectifs, il nous appartiendra de veiller à la cohésion de notre société.
Certains de nos concitoyens sont toujours tentés de s’en remettre à la défense des intérêts particuliers quand l’intérêt général leur parait plus incertain.
Alors, l’État doit être garant de l’unité de la Nation et des valeurs de la République. Il lui revient de les faire respecter avec fermeté.
Je pense bien sûr à la sécurité qui est la garantie de la liberté, à l’indépendance de la justice qui est la garantie de l’impartialité et à la laïcité qui est la garantie de vivre ensemble.
Je serai pour ma part intransigeant face à tout manquement, face au racisme, face à l’antisémitisme, face aux discriminations.
Conformément à l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, « tout citoyen peut parler, écrire et s’exprimer librement », à condition de respecter les règles de notre République.
Car la République n’est pas négociable, les lois ne sont pas négociables, notre modèle français n’est pas négociable.
Le Président de la République nous rappelle que c’est ce modèle français qui nous permet d’avancer, génération après génération.
En ce début 2014, c’est donc sous le signe du rassemblement que nous devons aborder une année décisive pour l’avenir de notre pays.
Les défis auxquels nous sommes confrontés sont réels. Ils sont graves et nombreux. Ils ne seront pas relevés facilement, ni rapidement. Mais sachez qu’ils le seront.
Nous sommes rassemblés en ce début d’année, parce que l’espérance doit toujours triompher sur la crainte. Notre détermination va vaincre, parce que les valeurs sur lesquelles elle repose : le travail, le courage, la loyauté, la tolérance, la curiosité, l’amour de son pays, sont des valeurs anciennes et des valeurs vraies.
Elles ont été les moteurs du progrès tout au long de notre histoire. Ce qui est nécessaire, c’est donc de les faire perdurer contre vents et marées.
Qu’il soit dit à nos enfants et nos petits-enfants que lorsque nous avons été mis à l’épreuve, nous avons refusé de baisser les bras, nous n’avons pas failli.
C’est donc un message d’espoir que je vous livre ce soir, ni convenu ni incantatoire, mais fondé sur la certitude que rien ne résistera à l’effort de tous, à la détermination de tous ceux qui exercent une responsabilité politique, économique et sociale, et à l’unité, victorieuse des querelles inutiles.
Soyez assurés de mon engagement à vos côtés en ce sens.
Je veux enfin réaffirmer à mes équipes ma fierté de diriger l’action des services de l’État en Dordogne, tant je sais pouvoir m’appuyer au quotidien sur des fonctionnaires engagés dans leur mission de service public, au profit de la Dordogne et des Périgordins.
J’ai à ce titre une pensée particulière pour nos policiers, pour nos gendarmes et pour nos pompiers qui n’hésitent pas à mettre parfois leur vie en danger pour préserver la nôtre.
Je pense aussi à nos militaires engagés à l’extérieur de nos frontières pour lutter contre le terrorisme, pour défendre partout les Droits de l’Homme, la dignité de la femme, l’exception culturelle et la préservation de la planète.
Qu’ils en soient, en mon nom propre et en votre nom à tous, chaleureusement remerciés.
J’ai été un peu long, mais dans le fond, je ne pouvais faire autrement au regard de la réserve républicaine qui s’impose aux préfets en période électorale et qui va me réduire au silence dans peu de semaines.
Ce soir, je pouvais donc encore m’exprimer librement.
Je vous propose maintenant de vous ressourcer dans un cadre que le Président du Conseil Général et moi souhaitons le plus convivial.
Très bonne année 2014 à tous.

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