09 04 2014 - départ de M. Baptiste ROLLAND, Sous-préfet, Directeur de Cabinet du Préfet de la Dordogne

Mis à jour le 15/10/2015
Seul le prononcé fait foi.

Baptiste,

Ce matin, comme tous ceux qui vous entourent, j’éprouve des sentiments ambigus à votre endroit.

Je suis bien sûr heureux de vous féliciter pour votre nomination en qualité de sous-préfet, directeur de cabinet du Préfet de la Région Picardie, Préfet de la Somme, tant il s’agit là d’une belle promotion, conforme aux vœux que j’avais formulés pour vous auprès du Ministère de l’Intérieur au regard de votre engagement et de votre réussite en Dordogne.

Mais j’éprouve aussi de la tristesse, celle de vous voir partir, vous dont la présence à mes côtés était essentielle, tant le Directeur de cabinet, en sa qualité de collaborateur le plus proche du Préfet, assure ce rôle de confident et de protecteur.

C’est lui qui évite si souvent au préfet le contact avec les importuns, c’est encore lui qui gère si bien l’éventuel épuisement du préfet et donc les bêtises qui pourraient être faites si cela arrivait.

Ces missions là, Baptiste ROLLAND les a accomplies, et même au-delà, grâce à des qualités exceptionnelles : je pense à l’autorité pour se faire respecter et faire respecter l’État, à sa gentillesse et à son sens de l’humour, à son dévouement, à sa disponibilité à toute épreuve, à son travail acharné, à son courage et à sa totale loyauté, ce bien si précieux qui ne sert qu’une fois.

Votre séjour en Dordogne, Baptiste, aura duré 22 mois, c’est court, du moins pour vos collaborateurs et moi, tant votre précision, votre méticulosité, votre rigueur et votre habileté comptaient dans la gestion des évènements et des crises auxquels nous avons eu à faire face ensemble.

Vous vivez, Baptiste, une reconversion réussie après une belle carrière militaire.

Car il faut rappeler qu’en accueillant Baptiste ROLLAND à Périgueux le 4 juin 2012, je replongeais pour ma part quelques années en arrière et me remémorais mon propre parcours.

Baptiste est en effet Saint-Cyrien, comme moi.

Baptiste a choisi de servir dans le Génie, comme moi.

Je sais donc mieux que quiconque qu’en devenant Saint-Cyrien, il a d’abord choisi le métier des armes avec une vocation, celle de devenir un chef.

En devenant Saint-Cyrien, il a aussi épousé sa patrie et l’a servie en France et à l’étranger avec courage, abnégation, désintéressement et amour.

En devenant ensuite sous-préfet, il a choisi d’embrasser les mêmes valeurs morales au service de l’État et de ses concitoyens.

Et je sais, car il me l’a dit et son épouse aussi, qu’il a conscience de vivre aujourd’hui un nouveau métier exaltant et qu’il perçoit ce que ce nouveau métier suppose de conviction, d’abnégation, de générosité et d’humilité.

Vous avez appris, Baptiste, tout au long de ces intenses années, que l’autorité repose sur 5 pieds : compétence, rigueur, courage, souci d’autrui et exemple, et vous avez veillé tout au long de ces 22 mois en Dordogne, avec l’aide de vos collègues, à ne pas boiter d’un de ces 5 pieds.

Vous nous avez aussi prouvé que l’humour et l’honneur étaient la poésie du devoir dans une vie de tous les jours parfois épuisante.

Je veux vous en féliciter et vous dire merci :

-  merci pour le talent et le dévouement avec lesquels vous avez accompli votre mission en Dordogne

-  merci pour les qualités personnelles que vous avez mises au service de cette mission : l’ouverture d’esprit et l’écoute, le climat agréable que vous avez créé avec vos multiples interlocuteurs grâce à votre sens des relations humaines.

Vous avez réussi et il vous faut donc partir pour assurer cette progression légitime de carrière au sein du corps préfectoral.

Vous m’avez entendu le dire à de nombreuses reprises : partir c’est le destin du corps préfectoral.

Il s’agit de ce point de vue d’un métier rude, pour sa famille, pour ses amis, pour ses collègues, pour ses collaborateurs, pour ses interlocuteurs et aussi pour soi du fait des changements de décor qui nécessitent une constante adaptation.

Notre métier, Baptiste est sans cesse recommencé d’un poste à l’autre et vous verrez que l’apprentissage y est permanent.

Vous verrez aussi et surtout qu’il s’agit d’un merveilleux métier de découverte, d’aventure, de remise en question et même de renaissance continue. C’est tout ce que je vous souhaite de vivre dans la Somme et je n’ai aucun doute sur votre capacité à y réussir aussi bien que vous l’avez fait en Dordogne.

Vous mettrez toute votre énergie, votre disponibilité et votre compétence au service de M. CORDET, votre nouveau préfet, et au service des Picards.

Mes derniers mots seront pour votre famille. Je sais que vous avez vécu votre métier d’hier et que vous vivez votre métier d’aujourd’hui avec passion grâce à votre épouse. C’est elle qui vous permet de faire en sorte que les exigences parfois contradictoires des domaines professionnels et familiaux soient conciliées, c’est elle finalement qui vous offre et nous offre au quotidien ce bien si précieux qu’est la disponibilité dans votre métier.

Je vous demande de lui transmettre mes remerciements et je vous assure à tous deux et à vos enfants de ma fidèle amitié.

Bonne chance et bon vent.

Télécharger Départ de M. ROLLAND sous prefet directeur de cabinet PDF - 0,04 Mb - 15/10/2015