Drogue et conduite : l’usage de cocaïne

Mis à jour le 15/04/2016

L'usage de cocaïne provoque une euphorie immédiate, un sentiment de toute-puissance intellectuelle et physique et une indifférence à la douleur et à la fatigue. (1)

Les tests de dépistage des stupéfiants sur les routes
Les tests salivaires de dépistage utilisés par les forces de l’ordre recherchent 4 familles de stupéfiants : cannabis, cocaïne, opiacés et amphétamines. Si le test salivaire est positif pour l’un ou plusieurs de ces produits, une prise de sang est réalisée par un médecin pour un test de confirmation.
Ces dernières années, les forces de l’ordre ont plus que doublé les contrôles de prise de stupéfiants sur les routes : 67 000 en 2010, plus de 144 000 en 2013.
Pour prévenir l’usage de stupéfiants au volant, ces dépistages seront dans l’avenir facilités par une simplification des procédures. Il s’agit de remplacer le test sanguin de confirmation qui contraint les forces de l’ordre à recourir à un médecin par un deuxième test salivaire qui sera immédiatement prélevé sur les lieux de l’infraction. Ce deuxième prélèvement sera envoyé par les forces de l’ordre à un laboratoire spécialisé. L’expérimentation de cette nouvelle procédure débutera à la rentrée.
Chauffeurs de poids lourd et prise de cocaïne
Il est hasardeux d’affirmer, comme on a pu le lire dans la presse, que les chauffeurs de poids lourd consomment de plus en plus de cocaïne pendant leur service. Cette affirmation ne repose sur aucune donnée scientifique.
La dernière enquête de l’Institut national de prévention et d’éducation sur la santé (baromètre Santé 2010) ne montre pas de consommation élevée de cocaïne chez les professionnels du transport, confirmant les résultats de l’étude de 2004 pratiquée sur un millier de chauffeurs routiers du nord de la France.
L’étude SAM (Stupéfiants et Accidents Mortels) centrée sur la présence de produits stupéfiants dans un accident de la route, a été réalisée par le réseau scientifique de la Sécurité routière. Elle avait à l’époque (en 2003) montré une prépondérance très importante du cannabis par rapport aux autres drogues et notamment la cocaïne : sur 10 000 conducteurs responsables d’accidents de la route, 853 étaient positifs aux stupéfiants dont 751 au cannabis et 22 à la cocaïne. Une mise à jour de cette étude est en cours.
Rappel sur le suivi médical concernant les chauffeurs routiers et les responsables d’infractions liés à l’usage de stupéfiants.
Les titulaires d’un permis poids lourd sont soumis à une visite médicale obligatoire par un médecin agréé pour l’aptitude médicale à la conduite tous les cinq ans jusqu’à l’âge de 60 ans et, au-delà de 60 ans, tous les un ou deux ans selon l’âge et le type de permis. Cela représente environ 500 000 consultations par an.
Par ailleurs, les usagers, dont le permis a été suspendu, invalidé ou annulé et ceux qui sont impliqués dans un accident corporel de la circulation passent obligatoirement devant une commission médicale préfectorale en cas d’usage d’alcool et/ou de drogue. 400 000 consultations sont ainsi réalisées chaque année.
Les médecins agréés donnent un avis au Préfet sur l’aptitude à la conduite de ces usagers.
Au total, chaque année, 1 million de visites médicales sont réalisées pour évaluer l’aptitude médicale à la conduite. En outre, tout conducteur professionnel de poids lourd salarié passe, chaque année, une visite médicale du travail, destinée à vérifier son aptitude au poste de travail.
(1) Une personne contrôlée est déclarée positive à partir de 50 nanogrammes par millilitre dans le sang